« Le scandale de l’Iran-Contra est une tache bien connue sur le livre d’or de Ronald Reagan. Il s’est avéré que le colonel Oliver North a vendu des armes au gouvernement iranien, censé être l’ennemi de la Maison Blanche, afin de récolter des fonds pour les Contras. Un chapitre moins connu de l’histoire, et qui jette un réel doute sur l’intégrité de la guerre des républicains contre la drogue, est que la CIA a également approuvé et soutenu le trafic de cocaïne des Contras vers les États-Unis. Des agents clés de l’État ont par la suite témoigné que les Contras prenaient livraison de chargements d’avions de vêtements militaires qui avaient été envoyés au Salvador par des Nicaraguayens vivant aux États-Unis. Pour le vol de retour vers le nord, ils chargeaient les avions vides de cocaïne.«
Feiling, T. (2009). The candy machine: How cocaine took over the world. Penguin UK, p. 40.
La cocaïne est une substance naturelle présente dans les feuilles de la plante Erythroxylum coca. Les effets recherchés sont généralement l’euphorie et la sensation d’avoir de l’énergie. Elle peut être classée dans les stimulants mais présente un profil pharmacologique bien différent. En effet, la cocaïne agit directement sur le myocarde et l’empêche de se contracter correctement. Cela a pour conséquence de créer des anormalités électriques au niveau cardiaque, d’augmenter le rythme cardiaque et la pression sanguine.
Quelques mots sur le crack
Le crack est ce que l’on obtient en faisant chauffer du chlorhydrate de cocaïne avec du bicarbonate de sodium ou de l’ammoniaque. Cela permet d’avoir un produit que l’on peut fumer et son nom vient du bruit généré lors de la réaction chimique liée à la transformation de la cocaïne.
« Le chlorhydrate de cocaïne se transforme facilement en base avant d’être consommé. Les effets physiologiques et psychoactifs de la cocaïne sont similaires, qu’elle soit sous forme de chlorhydrate de cocaïne ou de crack (cocaïne base). Cependant, il existe des preuves montrant un plus grand risque d’abus, une plus grande propension à la dépendance et des conséquences plus graves lorsque la cocaïne est fumée (cocaïne base) ou injectée par voie intraveineuse (chlorhydrate de cocaïne) par rapport à l’usage intranasal (chlorhydrate de cocaïne). Les variables cruciales semblent être l’immédiateté, la durée et l’ampleur de l’effet de la cocaïne, ainsi que la fréquence et la quantité de cocaïne utilisée plutôt que la forme de la cocaïne.«
Hatsukami, D. K., & Fischman, M. W. (1996). Crack cocaine and cocaine hydrochloride: Are the differences myth or reality?. Jama, 276(19), 1580-1588.
Ainsi la différence entre la cocaïne et le crack est seulement la forme (freebase pour le crack, hydrochloride pour la cocaïne classique). On observe généralement que la voie d’administration d’une drogue influence l’intensité ressentie ainsi que la durée des effets. La vitesse d’entrée et de sortie dans le système a un impact sur le risque d’addiction, les séances les plus courtes et intenses étant généralement les plus addictives.