Amphét'

L'amphétamine - ou speed - est une drogue stimulante.

N'hésitez pas à doser une consommation habituelle pour savoir quelle est votre dose idéale.

L'amphétamine est ce qu'on appelle plus communément le speed. Mais il existe aussi la classe des amphétamines qui regroupe un grand nombre de drogues.

Le risque addictif de l'amphétamine est élevé.

L'amphétamine peut causer des problèmes psychologiques en cas d'excès. Certains organes peuvent souffrir d'un usage prolongé.

Il existe des risques avec les mélanges concernant la MDMA, la kétamine et l'alcool.

L'amphétamine et ses effets

L’amphétamine (ou alpha-méthylphénéthylamine), qu’on retrouve illégalement sous l’appellation “speed”, est une substance stimulante. Elle est consommée dans des cadres variés, allant de la médication contrôlée (trouble de l’attention, narcolepsie…) aux soirées festives en passant par le travail. Ses effets sont principalement provoqués par une augmentation de la libération de dopamine et de noradrénaline dans le cerveau. On la trouve généralement sous forme de poudre cristalline, parfois pâteuse. Il n’est pas rare de la croiser mélangée à d’autres drogues.

Les effets subjectifs comprennent la stimulation, l’amélioration de la concentration, l’augmentation de la motivation, l’augmentation de la libido, la suppression de l’appétit et l’euphorie.

“Les amphétamines, c’est-à-dire l’amphétamine racémique, la d-amphétamine et la méthamphétamine, ont été largement utilisées pour favoriser l’éveil pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui a entraîné une forte augmentation de la production qui s’est traduite par d’importants excédents de ces drogues après la guerre. Une grande partie de ces stocks s’est retrouvée sur le “marché noir” et, dans les années 1950, l’abus de d-amphétamine a été reconnu.”

Heal, D. J., Smith, S. L., Gosden, J., & Nutt, D. J. (2013). Amphetamine, past and present–a pharmacological and clinical perspective. Journal of psychopharmacology, 27(6), 479-496.

Bien doser l'amphétamine

Effets
Oral
Nasal
Légers
2.5 - 10 mg
4 - 15 mg
Moyens
10 - 25 mg
15 - 30 mg
Forts
25 - 50 mg
30 - 50 mg
Très forts
50 + mg
50 + mg
Phases
Oral
Nasal
Début
1 - 3 h
≈ 1 h
Effets principaux
2.5 - 4 h
1 - 2 h
Descente
2 - 3 h
1.5 - 3 h
Effets résiduels
3 - 6 h
2 - 4 h

Amphétamines et pharmacologie

L’amphétamine a été synthétisée pour la première fois en Allemagne en 1887 par le chimiste roumain Lazăr Edeleanu. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’amphétamine et la méthamphétamine ont été largement utilisées par les forces alliées et celles de l’Axe pour leurs effets stimulants et d’amélioration des performances. Lorsque leurs propriétés addictives ont été connues, les gouvernements ont commencé à en contrôler strictement la vente.

Les amphétamines représentent 6% des décès en 2019 parmi les décès liés aux substances autres que l’alcool et le tabac, soit une trentaine au total. Il est difficile de savoir s’ils parlent de la molécule de l’amphétamine ou s’ils parlent de la classe en elle-même, ce qui comprend alors la MDMA (ecstasy), la MDA, le “speed”, la méthamphétamine et bien d’autres. Cependant quand on recherche “amphétamine” et “OFDT” ils semblent tout mettre dans la même catégorie, je vais donc me risquer à faire la même chose par souci de clarté et de lisibilité.

Certains papiers scientifiques semblent catégoriser de la même manière, mais ne perdons tout de même pas de vue les particularités de chaque drogue dans chaque catégorie de drogues. Deux substances d’une même classe peuvent avoir des effets très différents, bien que pouvant être similaires de près ou de loin.

Les amphétamines substituées sont une classe de composés basés sur la structure de l’amphétamine ; elles comprennent tous les composés dérivés formés en remplaçant ou en substituant un ou plusieurs atomes d’hydrogène de la structure centrale de l’amphétamine par des substituants. Les composés de cette classe couvrent une variété de sous-classes pharmacologiques, y compris les stimulants, les empathogènes et les hallucinogènes, entre autres. Des exemples d’amphétamines substituées sont l’amphétamine elle-même, la méthamphétamine, l’éphédrine, les cathinones et pyrovalerones (que nous verrons plus tard), la phentermine, la méphentermine, le bupropion, la méthoxyphénamine, la sélégiline, l’amfépramone, la MDMA, et le DOM.

L’amphétamine (dérivée de l’alpha-méthylphénéthylamine) est un puissant stimulant du système nerveux central (CNS) utilisé dans le traitement du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, de la narcolepsie et de l’obésité. Elle est également couramment utilisée comme drogue récréative. L’amphétamine est également utilisée pour améliorer les performances athlétiques et cognitives, et à des fins récréatives comme aphrodisiaque et euphorisant.

La biodisponibilité exacte de l’amphétamine n’est pas connue, mais on estime qu’elle est supérieure à 75 % par voie orale et plus élevée par injection ou administration intranasale. Son absorption et son excrétion peuvent dépendre du pH. La forme basique est plus facilement absorbée dans l’intestin et moins facilement éliminée par les reins, ce qui peut augmenter sa demi-vie. Elle est éliminée par les reins via l’excrétion et une petite quantité est éliminée par les enzymes hépatiques.

molécules

Luethi, D., Liechti, M.E. Designer drugs: mechanism of action and adverse effects. Arch Toxicol 94, 1085–1133 (2020). https://doi.org/10.1007/s00204-020-02693-7

molécules

Luethi, D., Liechti, M.E. Designer drugs: mechanism of action and adverse effects. Arch Toxicol 94, 1085–1133 (2020). https://doi.org/10.1007/s00204-020-02693-7

Il est intéressant d’observer les structures chimiques bien qu’on ne puisse s’en contenter afin de classifier et d’expliquer le fonctionnement des classes de drogues, puisque même deux structures chimiques nous paraissant quasi identiques peuvent ne pas impliquer des effets quasi identiques. Nous pouvons tout de même définir les effets de ces drogues, dans les grandes lignes :

Effets empathogènes, stimulants, euphoriques, psychédéliques.

Greene, S. L. (2013). Benzofurans and benzodifurans. In Novel psychoactive substances (pp. 383-392). Academic Press.

Effets entactogènes, parfois sédatifs, psychédéliques.

Pinterova, N., Horsley, R. R., & Palenicek, T. (2017). Synthetic aminoindanes: a summary of existing knowledge. Frontiers in psychiatry, 8, 311303.

Effets stimulants, cognition améliorée, sensation d’alerte, fatigue réduite, possible euphorie à plus fortes doses.

Klare, H., Neudörfl, J. M., Brandt, S. D., Mischler, E., Meier‐Giebing, S., Deluweit, K., … & Laussmann, T. (2017). Analysis of six ‘neuro‐enhancing’phenidate analogs. Drug Testing and Analysis, 9(3), 423-435.

Effets stimulants, sympathomimétiques (liste des analogues)

Rickli, A., Kolaczynska, K., Hoener, M. C., & Liechti, M. E. (2019). Pharmacological characterization of the aminorex analogs 4-MAR, 4, 4′-DMAR, and 3, 4-DMAR. Neurotoxicology, 72, 95-100.

Effets stimulants, suppression de l’appétit.

Phenylmorpholines substituées

Possible anti-inflammatoire, antipsychotique, anti-arythmique, anti-anxiété, antifongique, antioxydant, modulateur du récepteur d’œstrogène, antimitotique, antimicrobien, inhibiteur de kinases et anticancéreux.

Shah, R., & Verma, P. K. (2018). Therapeutic importance of synthetic thiophene. Chemistry Central Journal, 12, 1-22.

Si vous souhaitez avoir une vision globale sur les stimulants et leurs effets plutôt dopaminergiques ou plutôt sérotoninergiques, jetez un coup d’œil à la figure suivante.

“Au total, 49 études portant sur 20 pharmacothérapies potentielles ont été retenues. Parmi celles-ci, 35 études portaient sur 33 essais contrôlés randomisés (ECR) de niveau II. Cinq médicaments ont fait l’objet de plusieurs essais contrôlés randomisés. Quatre de ces médicaments ont apporté des preuves limitées de leur utilité pour réduire la consommation d’amphétamines : le méthylphénidate (dans trois études), la buprénorphine (dans trois études), le modafinil (dans deux études) et la naltrexone (dans une étude). Quatre ECR portant sur la dexamphétamine suggèrent qu’elle est bénéfique pour des résultats secondaires tels que la rétention du traitement, mais pas pour la réduction de la consommation d’amphétamines. Six autres médicaments présentent un potentiel d’efficacité, mais le nombre d’études est trop faible pour tirer des conclusions.”

Lee, N. K., Jenner, L., Harney, A., & Cameron, J. (2018). Pharmacotherapy for amphetamine dependence: A systematic review. Drug and alcohol dependence, 191, 309-337.

“La consommation de méthamphétamine est un problème de santé publique de plus en plus préoccupant à l’échelle mondiale. L’ONUDC a estimé qu’en 2016, 34 millions de personnes dans le monde ont consommé des amphétamines. L’étude Global Burden of Disease 2016 a estimé à 4,96 millions le nombre de personnes dépendantes de ces drogues. La plupart des usages illicites concernent la méthamphétamine, et ci-après, les amphétamines et la méthamphétamine sont collectivement désignées sous le terme d’amphétamines. L’interconnexion croissante du marché mondial de la drogue étend à la fois la fabrication et la consommation. Le passage à la fumée et à l’injection de méthamphétamine cristalline de grande pureté a été associé à une augmentation des dommages connexes.”
 
McKetin, R., Leung, J., Stockings, E., Huo, Y., Foulds, J., Lappin, J. M., … & Degenhardt, L. (2019). Mental health outcomes associated with the use of amphetamines: A systematic review and meta-analysis. EClinicalMedicine, 16, 81-97.

“La neurobiologie du trouble lié à la consommation de méthamphétamine va au-delà de l’effet aigu de la drogue en tant que modulateur monoaminergique et comprend des voies intracellulaires axées sur le stress oxydatif, les effets neurotoxiques et excitotoxiques et la neuroinflammation. De même, le tableau clinique s’étend au-delà des symptômes psychostimulants aigus pour inclure des signes et symptômes cardiovasculaires et cérébrovasculaires complexes qui doivent être identifiés par le clinicien. Bien qu’il n’existe pas de traitement pharmacologique du trouble lié à la consommation de méthamphétamine, la thérapie cognitivo-comportementale, l’activation comportementale et la gestion des contingences montrent une efficacité modeste.”

Paulus, M. P., & Stewart, J. L. (2020). Neurobiology, clinical presentation, and treatment of methamphetamine use disorder: a review. JAMA psychiatry, 77(9), 959-966.

dat/sert

Luethi, D., Liechti, M.E. Designer drugs: mechanism of action and adverse effects. Arch Toxicol 94, 1085–1133 (2020).

Sélectivité dopaminergique (DAT) vs sérotoninergique (SERT) d’une variété de stimulants. Les stimulants dont le rapport DAT/SERT est faible (< 0,1) sont susceptibles d’induire des effets entactogènes semblables à ceux de la MDMA, tandis que les substances dont le rapport DAT/SERT est élevé (> 10) sont associées à des effets psychostimulants distincts et à un potentiel d’abus élevé. Le rapport DAT/SERT est exprimé comme suit : 1/CIC50 DAT : 1/CIC50 SERT.

Amphétamine et addiction

De nombreux effets biologiques provoqués par les amphétamines recoupent ceux des amines endogènes, en raison des similitudes structurelles existant entre ces molécules. Il est important de noter que les amphétamines n’agissent pas en stimulant directement les récepteurs qui lient les amines endogènes (principalement la dopamine et la noradrénaline), mais qu’elles favorisent plutôt la libération de ces molécules à partir des terminaux neuronaux. Ce mécanisme d’action explique pourquoi le profil pharmacologique des amphétamines diffère de celui des médicaments qui stimulent directement les récepteurs de la dopamine et de la noradrénaline, et explique la base des propriétés addictives de ces médicaments.

[…]

Sur la base des théories actuelles qui attribuent un rôle central à la dopamine mésolimbique dans la toxicomanie, la capacité de l’amphétamine à favoriser la libération de dopamine dans le striatum ventral revêt une importance particulière, car cet effet pourrait préparer le cerveau aux effets addictifs d’autres substances capables de stimuler la transmission de la dopamine dans la même zone.

Simola, N., & Carta, M. (2016). Amphetamine usage, misuse, and addiction processes: an overview. Neuropathology of drug addictions and substance misuse, 14-24.

Les risques physiques

La toxicité cardiovasculaire du produit augmente avec la consommation. Mais ce sont aussi également le foie, les reins, les muqueuses du nez et/ou de l’estomac, la peau (acné), les dents, les gencives, le cycle menstruel… qui peuvent souffrir d’une consommation prolongée d’amphétamines.

L’usage prolongé et/ou massif (binge) d’amphétamine entraîne des symptômes psychiques tels que dépression, anxiété, manie, paranoïa et hallucinations. Ils sont aggravés par le manque de sommeil et peuvent dégénérer en psychose amphétaminique. On note aussi une “dépression post-amphétaminique” à l’arrêt de la consommation.