2019 – Définir la santé et les inégalités en matière de santé
Une définition de la santé comme état structurel, fonctionnel et émotionnel compatible avec une vie efficace en tant qu’individu et en tant que membre de la société, et une définition des inégalités en matière de santé comme différences systématiques, évitables et injustes dans les résultats en matière de santé qui peuvent être observées entre les populations, entre les groupes sociaux au sein d’une même population ou sous forme de gradient au sein d’une population classée selon la position sociale, sont proposées. La santé de la population est un terme moins couramment utilisé, mais qui peut être utilement défini comme englobant la moyenne, la distribution et les inégalités en matière de santé au sein d’une société.
2019 – L’environnement de risques croisés des personnes qui consomment des drogues
Les modèles conceptuels actuels utilisés pour examiner la production de risques et de préjudices (p. ex. syndémies, « environnement à risque ») dans la recherche sur la consommation de substances ont joué un rôle fondamental en mettant l’accent sur les facteurs environnementaux plus larges qui déterminent les résultats en matière de santé des personnes qui consomment des drogues (PWUD). Cependant, l’application de ces cadres de manière à mettre en évidence les nuances et la complexité reste difficile, une grande partie de ces recherches se concentrant sur certaines positions sociales (par exemple, la race, le genre) et certains facteurs socio-structurels (par exemple, la pauvreté, les politiques en matière de drogues). Il est essentiel que nous prenions mieux en compte ces relations dans le contexte de la recherche sur la consommation de substances afin d’améliorer l’équité dans la recherche et de garantir la compréhension des besoins divers et complexes. S’appuyant sur le cadre conceptuel de l’environnement à risque et sur des approches complémentaires, cet article présente l’« environnement à risque intersectionnel » comme une approche permettant de comprendre les façons dont les positions sociales convergent au sein de l’environnement à risque pour produire ou atténuer les résultats liés à la drogue. Ce cadre conceptuel intègre une perspective intersectionnelle relationnelle afin d’examiner comment les résultats différentiels entre les populations de PWUD sont produits en relation avec la position sociale et les processus qui opèrent à travers les dimensions socio-structurelles. Ce faisant, l’environnement de risque intersectionnel met en évidence la manière dont les résultats sont le produit de processus et de relations qui s’incarnent, se reflètent et sont remis en question dans des contextes sociaux, historiques et géographiques. L’intégration de ce cadre dans les recherches futures pourrait améliorer la compréhension des résultats en matière de santé pour les PWUD et mieux orienter les interventions structurelles et les approches de santé publique afin de répondre aux risques et aux expériences différenciés des PWUD.
2016 – Plantes psychoactives utilisées lors de rituels religieux
En résumé, le système limbique peut être une source extraordinaire d’informations archaïques et un réservoir de symboles et de pensées religieuses, qui ont pu faire surface sous l’influence de plantes psychoactives dans les anciens rituels religieux chamaniques. Ces informations archaïques chamaniques ont peut-être joué un rôle important dans l’évolution et l’existence de l’espèce Homo sapiens à une certaine époque. Ainsi, les images entoptiques, les phosphènes, les figures mythologiques telles que les démons, les esprits, les dieux, les déesses, les anges, les créatures surnaturelles, les créatures mythiques (telles que Pan, les satyres, les nymphes, les dragons, les trolls, etc.) dans les contes populaires, ou les figures et personnages des religions institutionnalisées modernes (tels que les anges, Satan, les djinns, de nombreuses autres pensées, idées et figures religieuses, etc.), ont très probablement été imaginés sous l’influence de ces plantes psychoactives lors de ces cérémonies et rituels religieux. Par conséquent, de nombreuses figures religieuses païennes polythéistes anciennes et/ou certains personnages, figures ou images religieux monothéistes modernes peuvent avoir des liens étroits avec les ASC expérimentées lors de la consommation de plantes psychoactives depuis l’aube de l’Homo sapiens. Dans un deuxième temps, certaines figures et certains personnages des religions contemporaines modernes, ainsi que des religions anciennes, pourraient avoir été expérimentés et dérivés de rituels religieux psychédéliques très anciens, où différents types de plantes psychoactives étaient utilisées
2012 – Apparence physique et stigmatisation
La stigmatisation liée à l’apparence physique est omniprésente et influence fortement notre perception et notre évaluation des autres. Malheureusement, les croyances stéréotypées sur l’apparence physique conduisent à des suppositions erronées sur les traits de personnalité, les compétences, les capacités et la valeur des autres pour la société. Les conséquences sociales d’une apparence physique jugée peu attrayante selon les idéaux socioculturels occidentaux sont importantes, avec des inégalités dans de nombreux domaines de la vie qui ne sont ni remises en question ni prises en compte. En conséquence, les personnes victimes de stigmatisation liée à l’apparence physique sont exposées à de nombreux effets négatifs qui affectent leur santé psychologique, sociale et physique.
2021 – Effets des drogues améliorant l’apparence et la performance sur les traits de personnalité
Les drogues améliorant l’apparence et la performance (APED) sont couramment utilisées par les adolescents et les jeunes adultes dans le but d’améliorer non seulement leurs performances sportives, mais aussi leur efficacité physique et mentale et leur apparence sexuelle. La justification de l’utilisation de ces drogues repose sur l’importance accordée à l’apparence physique, la quête de la santé et de la jeunesse, ainsi que le désir d’améliorer ses performances sexuelles. Bien que les utilisateurs de DPA aient tendance à faire preuve d’une consommation modérée dans l’ensemble, certaines sous-populations spécifiques peuvent présenter une consommation pathologique associée à des comportements à haut risque. Une gamme large et variée de DPA est désormais facilement accessible à presque tout le monde par le biais de circuits clandestins en ligne. Les DPA courants comprennent les stéroïdes anabolisants androgènes, les anabolisants non stéroïdiens, les anorexigènes, les diurétiques et les ergogènes/thermogènes, les nootropiques ou « stimulants cognitifs », les psychostimulants licites et illicites, et enfin, les stimulants sexuels. L’utilisation des APED semble liée à plusieurs troubles psychopathologiques dont la prévalence n’est pas clairement établie, tels que les troubles de l’image corporelle et les troubles alimentaires, le perfectionnisme, mais aussi la dépression et la solitude. Le rôle des traits de personnalité liés à l’utilisation des APED a été étudié chez les adolescents et les jeunes adultes, chez les athlètes de haut niveau et amateurs, ainsi que chez les adeptes du chemsex, et associé aux traits de personnalité mentionnés ci-dessus. Les études analysées ici montrent que la consommation d’APED dans la population générale est en train de devenir rapidement un problème de santé publique. Il est donc essentiel de lancer des projets de prévention et d’intervention visant à promouvoir une utilisation instrumentale sûre du corps, non seulement dans les disciplines sportives, mais aussi parmi la population générale, et de promouvoir des procédures d’aide psychologique pour les personnes souffrant de problèmes de consommation de substances, de dépression et d’anxiété, et de troubles de l’image corporelle.
2021 – Rapport 21-09. La relation médecin-malade
La qualité de la relation médecin-malade est essentielle pour l’obtention d’un résultat thérapeutique optimal. Fondée sur l’écoute, l’empathie, le respect, l’examen physique, la clarté et la sincérité du langage, elle vise à établir la confiance, condition première de l’adhésion du patient et de l’alliance thérapeutique. Son action favorable s’exerce principalement par l’amélioration de l’observance des traitements, mais aussi par des effets propres, apparentés aux effets placebo, spécialement mis à profit dans le traitement des troubles non lésionnels. Le médecin d’aujourd’hui doit faire face, dans sa relation avec le patient, à plusieurs difficultés : malade plus informé et plus critique ; manque de temps du fait du poids des tâches administratives ; travail en équipes qui disperse et appauvrit la relation ; et surtout primauté des technologies. Les solutions à ces difficultés sont à rechercher dans la formation des praticiens, l’organisation des équipes, et dans un usage responsable des technologies, qui ne dispensent en aucun cas du nécessaire face à face, et, pour celles qui relèvent de l’intelligence artificielle, exigent toujours la garantie humaine du médecin.
2018 – L’automédication par l’alcool ou les drogues pour traiter les troubles de l’humeur et l’anxiété : revue narrative de la littérature épidémiologique
La comorbidité des troubles de l’humeur et des troubles anxieux (MD et AD) avec les troubles liés à l’usage de substances (SUD) est courante. Une explication de cette comorbidité est l’hypothèse de l’automédication, qui postule que les personnes atteintes de MD ou d’AD consomment des substances pour faire face aux symptômes difficiles associés à leur trouble. Au fil du temps, l’automédication (SM) peut évoluer vers un SUD indépendant. Cette revue narrative présente la prévalence et les corrélats de l’AM avec l’alcool et/ou les drogues pour les TDM et les TA, ainsi que la relation entre l’AM et les TUS subséquents à l’aide de données épidémiologiques transversales et longitudinales.
2019 – Problèmes liés à la consommation de cannabis pour faire face au stress
Des recherches antérieures ont mis en évidence un lien entre le stress et le cannabis. L’objectif général de la présente étude était d’élucider davantage la nature de ce lien en examinant si les motivations de la consommation de cannabis (par exemple, la consommation de cannabis pour faire face à des émotions négatives) jouent un rôle médiateur dans les associations présumées entre le stress (stress précoce, stress chronique) et le cannabis (fréquence de la consommation de cannabis, consommation problématique de cannabis). Un échantillon de 578 étudiants consommateurs de cannabis a répondu à un sondage anonyme en ligne conçu pour mesurer le stress précoce, le stress chronique, la fréquence de la consommation de cannabis et la consommation problématique de cannabis. Les résultats ont indiqué que le stress précoce était significativement associé à une consommation plus fréquente de cannabis et que le stress précoce et le stress chronique étaient tous deux significativement associés à une consommation plus problématique de cannabis. Les résultats d’une série de modèles de médiation multiple parallèles ont en outre révélé que les motivations liées à la consommation de cannabis (c’est-à-dire la consommation de cannabis pour faire face à des affects négatifs et à d’autres problèmes) étaient un médiateur significatif de ces trois relations. Ces résultats suggèrent que le stress précoce et le stress chronique peuvent conduire à la consommation de cannabis pour faire face au stress, et que la consommation de cannabis à cette fin peut, à son tour, augmenter la consommation problématique de cannabis. Nous proposons que le renforcement des capacités d’adaptation des consommateurs de cannabis, afin qu’ils ne dépendent pas du cannabis pour faire face à leurs problèmes, pourrait contribuer à rompre le lien entre le stress et la consommation problématique de cannabis.
2019 – Facteurs de stress liés au travail et risque accru d’utilisation prolongée de benzodiazépines : résultats de l’étude de cohorte CONSTANCES basée sur la population
L’exposition professionnelle stressante au public augmente le risque de consommation à long terme de benzodiazépines. Les programmes de prévention visant à réduire le fardeau de la consommation à long terme de benzodiazépines auraient tout intérêt à cibler cette population spécifique.
2014 – Association entre l’affect négatif et l’abus d’opioïdes sur ordonnance chez les patients souffrant de douleur chronique : le rôle médiateur de l’envie irrépressible d’opioïdes
Au cours de la dernière décennie, de nombreuses recherches ont montré que les patients souffrant de douleurs chroniques et présentant des niveaux élevés d’affect négatif (AN) courent un risque accru d’abus d’opioïdes sur ordonnance. L’objectif principal de la présente étude était d’examiner les facteurs qui sous-tendent l’association entre l’AN et l’abus d’opioïdes sur ordonnance chez les patients souffrant de douleurs chroniques. Dans cette étude, 82 patients souffrant de douleurs musculo-squelettiques chroniques et sous prescription d’opioïdes ont rempli le questionnaire Current Opioid Misuse Measure, un questionnaire d’auto-évaluation validé conçu pour évaluer l’abus d’opioïdes sur ordonnance. Les patients ont également été invités à remplir des questionnaires d’auto-évaluation de l’intensité de la douleur, des NA et de l’envie d’opioïdes. Une analyse de médiation multiple par bootstrapping a été utilisée pour examiner le rôle médiateur de l’intensité de la douleur et de l’envie d’opioïdes chez les patients dans l’association entre les NA et l’abus d’opioïdes sur ordonnance. Conformément aux recherches précédentes, nous avons constaté une association significative entre l’accroissement de la NA et l’abus d’opioïdes sur ordonnance. Il est intéressant de noter que les résultats ont révélé que l’envie d’opioïdes, et non l’intensité de la douleur, jouait un rôle médiateur dans l’association entre l’accroissement de la NA et l’abus d’opioïdes. La discussion aborde les facteurs psychologiques et neurobiologiques potentiels qui pourraient contribuer aux interrelations entre l’accroissement de la NA, l’envie d’opioïdes et l’abus d’opioïdes sur ordonnance chez les patients souffrant de douleurs. Les implications cliniques de nos résultats sont également examinées.