Les empathogènes (qu’on retrouve parfois sous le nom d’entactogènes) sont une famille de substances qui regroupe un grand nombre de familles différentes. Il est toujours compliqué de faire des catégories objectivement et franchement différentes des autres, et il n’existe pas une seule manière de catégoriser. Cela dit, une catégorie composée d’empathogènes permet d’étudier un certain nombre de drogues consommées pour ces effets particuliers, que ce soit dans le cadre de la fête avec par exemple la MDMA, ou dans le cadre du chemsex avec les cathinones (3-MMC, 3-CMC…) ou même le GHB.
La notion d’empathogène signifie que les effets poussent les consommateurs à ressentir une proximité émotionnelle avec les personnes avec qui ils consomment. Cela améliore la sensation de toucher entre individus, et cela a tendance à permettre l’ouverture et la parole, notamment sur des sujets qui sont difficiles à aborder en étant sobre. La MDMA est par exemple utilisée dans le cadre de psychothérapies visant à soigner le trouble de stress post-traumatique, avec une efficacité avérée. Dans les psychothérapies assistées par la MDMA, celle-ci sert notamment à améliorer l’alliance thérapeutique, entre le patient et le psychothérapeute. Ainsi, les empathogènes ont tendance à améliorer la confiance envers les autres et permettent parfois de régler des différents ou simplement de sortir enfin quelque chose qui pesait sur le cœur.
« Outre les stimulants et les hallucinogènes, dont les effets psychotropes sont partagés par de nombreuses molécules structurellement apparentées présentant différentes efficacités et puissances chez l’homme, la phénylisopropylamine MDMA (3,4-méthylènedioxyméthamphétamine, XTC, “Ecstasy”) est le représentant prototypique d’une classe distincte de substances psychotropes, capable de provoquer ce que l’on appelle le syndrome entactogène chez l’homme en bonne santé. Cet état de conscience modifié et réversible, généralement décrit comme un “état d’esprit ouvert”, peut avoir des applications thérapeutiques pertinentes, à la fois en psychothérapie et en tant que soutien pharmacologique dans de nombreux troubles neuropsychiatriques dont le taux d’échec thérapeutique est élevé.«
Sáez-Briones, P., & Hernández, A. (2013). MDMA (3,4-methylenedioxymethamphetamine) analogues as tools to characterize MDMA-like effects: an approach to understand entactogen pharmacology. Current neuropharmacology, 11(5), 521-534.
« En 2009 et 2010, le gouvernement britannique a placé les dérivés de la pipérazine, la méphédrone et d’autres cathinones apparentées sous contrôle légal, ce qui a entraîné leur remplacement immédiat par de nouveaux analogues structurels et par une nouvelle classe de NPS : les aminoindanes synthétiques. L’un des premiers a été le 5,6-méthylènedioxy-2-aminoindane (MDAI), qui se présentait comme un analogue “légal” et non neurotoxique de la MDMA, avec de forts effets empathogènes et des effets stimulants plus faibles. Les aminoïdanes tels que le MDAI, le 5,6-méthylènedioxy-N-méthyl-2-aminoindane (MDMAI), le 5-iodo-2-aminoindane (5-IAI), le 2-aminoindane (2-AI), le 5-méthoxy-6-méthyl-2-aminoindane (MMAI) et le 5-méthoxy-2-aminoindane (MEAI) représentent une génération relativement nouvelle de NPS.«
Pinterova, N., Horsley, R. R., & Palenicek, T. (2017). Synthetic aminoindanes: a summary of existing knowledge. Frontiers in psychiatry, 8, 236.