Les drogues peuvent passer par plusieurs routes pour être consommées, et celle du nez est particulièrement prisée ! Cette page vous permettra d’en apprendre plus sur la manière dont les drogues peuvent passer par là et comment elles agissent.
Le « sniff » est la méthode la plus courante d’administration nasale mais il existe aussi la vaporisation par spray nasal. Les psychotropes administrés de cette manière peuvent avoir un effet local et/ou un effet sur tout le système nerveux.
Le nez est un organe complexe qui remplit bien plus de fonctions que la simple olfaction. Le nez est responsable de l’humidification et du réchauffement de l’air inspiré et joue un rôle important de filtre. Les poils nasaux et surtout la muqueuse nasale avec sa couche de mucus collant contribuent à empêcher les xénobiotiques tels que les allergènes, les bactéries et les particules étrangères d’atteindre les parties inférieures des voies respiratoires. Cette première ligne de défense des voies respiratoires de l’organisme, la plus efficace, traite plus de 500 litres d’air qui sont filtrés toutes les heures dans les poumons. Pendant ce temps, il est estimé que plus de 25 millions de particules sont traitées par cet épithélium.
La zone cible de l’administration de substances par voie nasale est l’aire respiratoire (cf. schéma ci-dessous). Il s’agit d’une région bien perméable et étendue, dotée d’un riche système vasculaire. L’absorption nasale se fait simultanément par voie transcellulaire (à travers la cellule) et par voie paracellulaire (entre les cellules). Les psychotropes de petite taille et lipophiles sont davantage absorbés par voie transcellulaire.
Les cornets nasaux (les 3 formes représentées dans l’aire respiratoire), sont des structures osseuses incurvées qui fonctionnent par paire et qui dépassent des parois latérales de la cavité nasale. Nous avons les cornets inférieurs, moyens et supérieurs. Certaines personnes peuvent également avoir une quatrième paire plus petite appelée « cornets suprêmes ».
Le cornet inférieur est le plus grand et se situe dans la partie inférieure de la paroi latérale du nez. Le cornet inférieur est un os distinct qui s’articule avec les os maxillaire, palatin et ethmoïde. Le cornet inférieur a une structure robuste en forme de volute qui augmente la surface de contact avec l’air.
Le méat inférieur, situé sous le cornet inférieur, contient l’ouverture du canal lacrymo-nasal, qui draine les larmes de l’œil dans la cavité nasale. Le méat inférieur contient également la valve de Hasner, ou plica lacrimalis, un pli muqueux qui empêche le reflux d’air du système lacrymal.
Le cornet moyen est situé au-dessus du cornet inférieur, fixé à la paroi latérale de la cavité nasale. Le cornet moyen fait partie de l’os ethmoïde et présente une structure osseuse fine et incurvée. Ce cornet est recouvert d’une muqueuse avec un apport vasculaire dense et un tissu glandulaire.
Le méat moyen, situé sous le cornet moyen, contient les ouvertures des sinus maxillaire, ethmoïdal antérieur et frontal. Ces ouvertures sont reliées par le hiatus semi-lunaire, situé juste en dessous de la bulle ethmoïdale et en arrière de l’apophyse uncinée de l’ethmoïde.
Le cornet supérieur est le plus petit des trois principaux cornets et se situe au-dessus du cornet moyen. Ce cornet fait également partie de l’os ethmoïde et présente une forme fine et incurvée similaire. Le cornet supérieur est recouvert d’une muqueuse plus fine que les cornets inférieur et moyen.
Le méat supérieur, situé sous le cornet supérieur, assure le drainage des sinus ethmoïdaux postérieurs. La dépression sphéno-ethmoïdale, située en position postéro-supérieure par rapport au cornet supérieur, draine le sinus sphénoïdal.
Le cornet suprême est situé au-dessus du cornet supérieur. Tous les individus ne possèdent pas cette structure. Comme les autres cornets, il fait partie de l’os ethmoïde recouvert de muqueuse.
Les cornets sont recouverts d’un épithélium cylindrique pseudo-stratifié, communément appelé épithélium respiratoire. Cet épithélium contient des cellules caliciformes qui sécrètent du mucus, lequel emprisonne les particules et les agents pathogènes. Sous la couche muqueuse se trouve une couche sous-muqueuse de tissu érectile contenant des sinus veineux. Ce tissu peut gonfler ou se contracter pour réguler le flux d’air et la résistance dans la cavité nasale.
Les cornets nasaux ont les fonctions suivantes dans le système respiratoire :
Ces fonctions sont essentielles au maintien de la santé respiratoire et à l’efficacité de l’inhalation et de la détection des particules environnementales.
Les muqueuses nasales sont constituées de quatre types d’épithéliums de surface (squameux, respiratoire, transitoire et olfactif) ainsi que des compartiments sous-jacents de tissus qui contiennent des vaisseaux sanguins, des vaisseaux lymphatiques, des glandes et des nerfs. Pour que la drogue soit absorbée et fasse effet, elle doit passer d’abord la couche du mucus, puis la couche épithéliale et enfin l’endothélium capillaire où elle pourra être absorbée par le sang puis être distribuée dans le corps.
Il existe de nombreux facteurs qui affectent l’absorption d’une drogue en passant par la muqueuse nasale, vous pouvez voir en un coup d’œil lesquels grâce au schéma ci-dessous.
Facteurs physico-chimique
Facteurs liés à la formule
pH :
L’absorption nasale et la perméation du produit sont souvent affectées par la valeur pKa et le pH. Le pH peut affecter la stabilité du produit.
Irritation des muqueuses :
De nombreux facteurs peuvent favoriser l’irritation des muqueuses, ce qui entraîne une faible absorption des molécules. De longues périodes d’administration intranasale ou un pH inférieur à 3 et supérieur à 10 du produit peuvent provoquer une irritation des muqueuses dans la cavité nasale.
Facteurs biologiques
Facteurs liés à l’outil utilisé
Tous ces facteurs ne sont pas également contrôlables pour réduire les risques et mieux consommer. Il sera intéressant de connaître la solubilité de votre drogue et sa lipophilie, parce que certaines drogues ne se dissolvent pas facilement et ne seront donc pas ou trop peu absorbée par le nez, en plus de potentiellement l’abîmer. Pour les drogues classiques on sait à peu près tous ce qui se sniffe et ce qui ne se sniffe pas. Mais pour les nouvelles drogues qui émergent régulièrement, c’est toujours bien de se renseigner dessus pour choisir la voie de consommation la plus adaptée et la moins nocive pour vous ! N’oubliez pas que la pureté de la drogue aura un impact, puisque de nombreuses drogues sont possiblement coupées avec des éléments mauvais pour le nez.
Pour résumer, voyez surtout ces facteurs : solubilité et lipophilie de votre produit ; les éventuels excipients si vous consommez un médicament qui n’est pas prévu pour passer par le nez ; l’état général de votre nez ; si vous êtes malade ; la taille des particules qui constituent votre produit.
C’est important de penser au « avant », « pendant » et « après » la conso. Ces différentes étapes sont chacune un moment où vous pouvez réduire les risques et les éventuels dommages faits à votre nez.
C’est important de commencer par préparer les choses :
Pensez à ces choses :
Pour bien préserver son nez :
Jorge, P. S. (2021). Drug absorption through the nasal mucosa: current challenges (Master’s thesis, Universidade de Lisboa (Portugal)).
Sobiesk, J. L., & Munakomi, S. (2019). Anatomy, head and neck, nasal cavity.
Cappello, Z. J., Minutello, K., & Dublin, A. B. (2018). Anatomy, head and neck, nose paranasal sinuses.
Fakoya, A. O., Hohman, M. H., Georgakopoulos, B., & Le, P. H. (2024). Anatomy, head and neck, nasal concha. In StatPearls [Internet]. StatPearls Publishing.
Kumar, N. N., Gautam, M., Lochhead, J. J., Wolak, D. J., Ithapu, V., Singh, V., & Thorne, R. G. (2016). Relative vascular permeability and vascularity across different regions of the rat nasal mucosa: implications for nasal physiology and drug delivery. Scientific reports, 6(1), 31732.