MT-45

La MT-45 est un analgésique qui supprime la sensibilité à la douleur. En plus de cet effet on retrouve l’euphorie et un effet anxiolytique.

Doser est un bon moyen de réduire les risques. Attention à la tolérance qui pousse à augmenter les dosages !

Le risque addictif de la MT-45 devrait être considéré comme celui des autres opioïdes. Les symptômes de sevrage favorisent l'abus et le cercle vicieux de l'addiction.

Le risque principal avec les opioïdes se situe au niveau respiratoire et de la conscience. Les surdoses sont fréquentes et peuvent mener au décès.

Mélanger la MT-45 avec des dépresseurs ou des stimulants comporte de nombreux risques. Restez vigilants et dosez en conséquence !

La MT-45 et ses effets

La 1-cyclohexyl-4-(1,2-diphényléthyl)pipérazine (également connue sous le nom de MT-45) est une pipérazine substituée. Il a été étudié comme analgésique opioïde dans les années 1970 par la Dainippon Pharmaceutical Company au Japon. Le MT-45 a été signalé pour la première fois en tant que NPS par le système d’alerte précoce de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies à la suite d’une détection en Suède en décembre 2013.

Une étude plus récente de 2020 permet de connaître les effets souhaités les plus courants signalés : la “défonce”, la sédation, l’euphorie, le “trip”, le bien-être, la “tranquillité d’esprit”, l’ivresse et la désorientation, ainsi qu’un “étrange mélange de paix et d’irritation”. Toutefois, des effets indésirables ont été décrits, notamment des démangeaisons, des vertiges, des nausées, des vomissements, des insomnies, une dépression respiratoire, une incoordination, des contractions musculaires, de l’anxiété, des sueurs et une désorientation.

“Les propriétés analgésiques du MT-45 se sont avérées comparables à celles de la morphine après administration sous-cutanée et orale dans des modèles in vivo chez la souris, le rat et le cochon d’Inde. Certaines données issues d’études in vitro et in vivo démontrent que le MT-45 agit non seulement sur les récepteurs opioïdes μ, mais aussi sur les récepteurs opioïdes δ et κ et sur les récepteurs non opioïdes (récepteurs sigma-1 et sigma-2).”

Siddiqi, S., Verney, C., Dargan, P., & Wood, D. M. (2015). Understanding the availability, prevalence of use, desired effects, acute toxicity and dependence potential of the novel opioid MT-45. Clinical Toxicology, 53(1), 54-59.

Bien doser la codéine

Effets
Oral
Nasal
Légers
25 - 30 mg
10 - 15 mg
Moyens
30 - 45 mg
15 - 20 mg
Forts
45 - 60 mg
20 - 30 mg
Très forts
60 + mg
30 + mg
Phases
Oral
Nasal
Début
0.5 - 2 h
30 - 45 min
Effets principaux
3 - 6 h
3 - 6 h
Descente
2 - 3 h
2 - 3 h
Effets résiduels
Jusqu'à 12 h
Jusqu'à 12 h

Le potentiel addictif de la MT-45

La MT-45 étant une molécule relativement nouvelle, il reste à voir comment son impact va se manifester. Pour autant, c’est un opioïde et une vigilance toute particulière reste nécessaire.

Parmi les médicaments opioïdes, la morphine, la codéine, le fentanyl ou la buprénorphine sont considérés comme les analgésiques les plus efficaces pour les douleurs postopératoires et cancéreuses. Leur administration chronique est associée à un fort potentiel d’abus. En outre, d’autres opioïdes, dont l’héroïne, sont utilisés comme drogues récréatives et ont la capacité d’induire une dépendance aux opioïdes.

Listos, J., Łupina, M., Talarek, S., Mazur, A., Orzelska-Górka, J., & Kotlińska, J. (2019). The mechanisms involved in morphine addiction: an overview. International journal of molecular sciences, 20(17), 4302.

Les risques pour la santé

La MT-45 présente les mêmes risques que les autres opioïdes. Une surdose peut mener à une dépression respiratoire puis la mort. Le sevrage n’est pas en lui-même potentiellement mortel comme avec l’alcool ou les benzodiazépines, mais provoque des symptômes très compliqués à vivre.

Les effets indésirables spécifiques comprennent des “brûlures nasales” et un “écoulement nasal” (après une insufflation nasale) et un “goût amer” (après une ingestion orale). Certains utilisateurs ont également signalé des “symptômes de sevrage” après l’utilisation, notamment l’agitation, la déshydratation et la “sensation de gueule de bois”.

Il existe plusieurs signes pour reconnaître une surdose d’opioïdes.

Au niveau de la respiration : respiration lente, faible et irrégulière ; lèvres/ongles bleus et/ou une peau froide ; bruits de suffocation, gargouillements ou ronflements.

Au niveau de la conscience : ne répond plus, insensible au toucher ; somnolence et difficultés à rester éveillé.

De plus, les pupilles peuvent rétrécir. Ce signe n’est pas le plus fiable puisqu’une autre drogue consommée pourrait modifier la pupille dans l’autre sens.