Prégabaline

Acide (3S)-3-(aminométhyl)-5-méthylhexanoïque

Médicament dépresseur – Analogue de l’acide γ-aminobutyrique

Cliquez sur les icônes ci-dessous pour naviguer plus vite dans la page ! Le clic marche dans les deux sens.

Cliquez sur les icônes ci-dessous pour naviguer plus vite dans la page ! Le clic marche dans les deux sens.

La prégabaline agit sur le système nerveux en diminuant son activité. Elle induit des effets antalgiques et anxiolytiques.

Doser est un bon moyen de réduire les risques.

La prégabaline ne semble pas agir directement sur le GABA contrairement à bien d’autres dépresseurs comme l’alcool ou la gabapentine. C’est plutôt sa liaison au site α2δ-1 des canaux calciques voltage-dépendants qui semble être la source de ses effets subjectifs.

Le risque d'addiction à la prégabaline n'est pas énormément étudié mais ne semble pas jusque-là particulièrement inquiétant.

La prégabaline semble peu toxique en elle-même.

La prégabaline (également connue sous le nom de 3-isobutyl GABA et sous le nom commercial de Lyrica) est une substance dépressive de la classe des gabapentinoïdes. La prégabaline est un médicament de prescription courante, généralement utilisé pour traiter les douleurs neuropathiques, l’anxiété, le syndrome des jambes sans repos et comme médicament d’appoint dans le traitement des crises d’épilepsie.

« Des essais cliniques randomisés ont identifié la prise de poids comme un effet indésirable dose-dépendant associé à l’utilisation de la prégabaline. […] Une prise de poids cliniquement significative a été observée chez 12,1 % des patients ayant reçu 450 mg/jour de prégabaline pendant une période allant jusqu’à 8 mois dans le cadre de l’étude sur la prévention des rechutes ; la majorité de la prise de poids s’est apparemment produite au cours de la phase initiale de 8 semaines de l’essai en mode ouvert. »

Frampton, J. E. (2014). Pregabalin: a review of its use in adults with generalized anxiety disorder. CNS drugs, 28(9), 835-854.

Effets
Oral
Rectal
Légers
50 - 225 mg
40 - 200 mg
Moyens
225 - 600 mg
200 - 450 mg
Forts
600 - 900 mg
450 - 600 mg
Très forts
900 + mg
600 + mg
Phases
Oral
Rectal
Début
2 - 3 h
1 - 2 h
Effets principaux
4 - 6 h
2 - 3 h
Descente
4 - 8 h
3 - 5 h
Effets résiduels
4 - 10 h
6 - 12 h

La prégabaline ne semble pas agir directement sur le GABA contrairement à bien d’autres dépresseurs comme l’alcool ou la gabapentine. C’est plutôt sa liaison au site α2δ-1 des canaux calciques voltage-dépendants qui semble être la source de ses effets subjectifs. En se liant à ce site, la prégabaline réduit la libération de plusieurs neurotransmetteurs excitateurs, notamment le glutamate, la substance P, l’acétylcholine et la norépinéphrine.

La prégabaline est rapidement absorbée lorsqu’elle est administrée à jeun, les concentrations plasmatiques maximales étant atteintes en une heure à une heure et demie. La biodisponibilité orale de la prégabaline est estimée supérieure ou égale à 90 %. Le taux d’absorption de la prégabaline diminue lorsqu’elle est administrée avec de la nourriture, ce qui entraîne un délai d’environ 3 heures pour atteindre les concentrations plasmatiques maximales, les concentrations maximales étant elles-mêmes diminuées d’environ 25 à 30 %.

La prégabaline peut être utilisée dans de nombreuses pathologies comme : la douleur, la fibromyalgie, neuropathies dues au diabète, neuralgie postherpétique, les migraines… La prégabaline comme la gabapentine sont associées à une prise de poids chez les patients épileptiques.

 

Une étude parle d’une possibilité d’abus relativement élevée de la prégabaline, mais c’est en raison du plaisir ressenti lors de la consommation. Et bien que cela puisse être inquiétant chez des personnes avec un passif d’addiction, le seul plaisir n’est pas du tout une raison de s’inquiéter pour une dépendance. 

« Les propriétés GABA-ergique, y compris la modulation allostérique, sont considérées comme jouant un rôle important dans l’addiction aux drogues. Des études sur l’affinité de liaison de la prégabaline ont démontré une affinité nulle ou très faible pour les récepteurs opioïdes ou GABA, mais l’administration de prégabaline à des rats a entraîné une diminution des niveaux de glutamate préfrontal.

[…]

Il est intéressant de noter que plusieurs études précliniques ont suggéré que la prégabaline pourrait jouer un rôle dans le traitement des troubles liés à l’addiction. Il a été démontré que la prégabaline atténuait l’effet de préférence conditionnée (CPP) induit par la morphine, y compris une augmentation de la libération de dopamine dans le noyau accumbens. De plus, contrairement aux opioïdes, la prégabaline n’a montré aucune différence entre les réponses CPP dans des conditions douloureuses et indolores. La prégabaline a réduit la consommation d’éthanol chez les rats prédisposés à la consommation d’alcool et a atténué les symptômes de sevrage aux opiacés et le développement d’une dépendance. L’interprétation de ces résultats dans le contexte du risque d’abus n’est pas évidente. Bien que ces effets puissent suggérer un rôle potentiel de la prégabaline dans le traitement des troubles liés à l’addiction, ils peuvent également refléter des effets directs ou indirects de la prégabaline sur le système de récompense et soutenir l’idée que la prégabaline présente un potentiel d’abus. De plus, l’ajout de la prégabaline au traitement aux opioïdes peut augmenter l’effet analgésique, mais le mécanisme et les perspectives de cette interaction, du point de vue du risque d’abus, restent largement inconnus. L’effet favorable de la prégabaline sur les symptômes de sevrage semble non spécifique, car des études ont montré que cet effet était lié aux opioïdes, à la consommation d’éthanol et aux cannabinoïdes. Enfin, la prégabaline n’a pas affecté la recherche de nouveauté et l’impulsivité, des caractéristiques qui ont également été associées à l’abus de drogues. »

Schjerning, O., Rosenzweig, M., Pottegård, A., Damkier, P., & Nielsen, J. (2016). Abuse potential of pregabalin: a systematic review. CNS drugs, 30(1), 9-25.

La prégabaline est en elle-même peu toxique. La prégabaline est généralement bien tolérée : les effets indésirables les plus fréquents (signalés par plus d’un patient sur dix) sont des vertiges et une somnolence ; cette dernière est la cause la plus fréquente d’arrêt du traitement (4 %). De plus, cette drogue peut entraîner une prise de poids ; les patients sont donc encouragés à faire régulièrement de l’exercice physique et leur poids doit être surveillé. En Europe, la prégabaline est approuvée en traitement adjuvant des crises partielles chez l’adulte et pour le traitement de la douleur neuropathique et du trouble anxieux généralisé ; aux États-Unis, elle n’est pas approuvée pour l’anxiété, mais elle est également approuvée pour la fibromyalgie et la névralgie post-herpétique.

Une étude montre que certaines personnes signalent que l’utilisation concomitante de gabapentinoïdes renforce et/ou prolonge les effets des opioïdes et peut réduire la dose d’opioïdes nécessaire. Bien que l’utilisation concomitante de drogues sur ordonnance (opioïdes, benzodiazépines) ou illicites (cocaïne, cannabis) ou d’alcool soit fréquemment signalée, certains indiquent que la consommation de nicotine, de caféine ou de boissons sucrées renforce également les effets des gabapentinoïdes.

Le mélange entre gabapentine et prégabaline semble provoquer une synergie au niveau de l’apaisement de la douleur.