Psilocybine

La psilocybine nous vient de champignon aux effets psychédéliques. Son principe actif est la 4-PO-DMT.

Doser est un bon moyen de réduire les risques. Il est difficile de connaître la concentration du principe actif dans les champignons.

La 4-PO-DMT a une action sérotoninergique.

Le risque addictif de la psilocybine est considéré comme très faible.

Il y a peu de risques physiques. Comme les autres psychédéliques, la 4-PO-DMT peut révéler des fragilités psychologiques.

Il n'y a pas de mélange connu particulièrement dangereux. Pour autant, les seuls effets de la psilocybine peuvent déjà être très intenses, donc attention aux possibles mélanges qui augmenteraient cette intensité.

La psilocybine et ses effets

La psilocybine (dont le principe actif est la 4-PO-DMT) est une substance psychédélique classique de la classe des tryptamines. Parmi les psychédéliques, elle est connue pour sa capacité unique à produire des états visionnaires de courte durée mais intenses et des hallucinations complètes. On pense qu’elle produit ses effets en se liant aux récepteurs de la sérotonine dans le cerveau, bien que le mécanisme précis ne soit pas entièrement compris.

Les champignons contenant de la psilocybine sont présents sur tous les continents et ont été classés taxonomiquement en plus de 200 espèces, dont les plus puissantes appartiennent au genre Psilocybe. D’après des images trouvées dans l’art rupestre préhistorique, on pense qu’ils étaient utilisés par diverses cultures humaines depuis des temps immémoriaux.

L’effet des champignons contenant de la psilocybine est généralement décrit comme extrêmement relaxant, profond et « stone » par rapport à des psychédéliques plus stimulants tels que le LSD ou le 2C-B. Ils sont également considérés comme moins lucides que d’autres tryptamines couramment utilisées telles que le 4-AcO-DMT, le DMT et l’ayahuasca. Cela peut être dû à la présence d’autres alcaloïdes tels que la norbaeocystine.

« L’histoire de la psilocybine commence avec le franciscain espagnol Bernardino de Sahagún, qui s’est rendu au Mexique (« Nouvelle-Espagne ») en 1529 pour mener des recherches ethnographiques. Il a appris le nahuatl, la langue des Aztèques, et a passé plus de 50 ans à étudier les croyances, la culture et l’histoire de ce peuple. Sahagún est surtout connu pour avoir compilé l’Historia general de las cosas de la Nueva España, en français « Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne ». Le manuscrit le plus célèbre de l’Historia General est le Codex Florentin, composé de 2 400 pages organisées en 12 livres, avec environ 2 500 illustrations. Dans le Codex, Sahagún fait plusieurs fois référence au teonanacatl, « chair de Dieu », les champignons sacrés de Mésoamérique. »

Nichols, D. E. (2020). Psilocybin: from ancient magic to modern medicine. The Journal of antibiotics, 73(10), 679-686.

Bien doser la psilocybine

Effets
Oral
Légers
2.5 - 10 mg
Moyens
10 - 25 mg
Forts
25 - 50 mg
Très forts
50 + mg
Phases
Oral
Début
30 - 90 min
Effets principaux
2 - 2.5 h
Descente
2.5 - 3.5 h
Effets résiduels
4 - 24 h

La dose réelle de psilocybine dans les champignons ne peut pas être connue seulement en faisant une estimation à l’oeil en fonction de la taille du champignon. Les dosages ici valent pour le principe actif, pas pour le champignon en lui-même. En fonction de la variété, vous devez faire une recherche plus approfondie et calculer la proportion !

Fonctionnement de la psilocybine dans le corps

Peu après l’ingestion de champignons « magiques », la psilocybine est déphosphorylée par voie enzymatique par la phosphatase alcaline, transformant le composé de sa forme précurseur en sa forme plus active, la psilocine. Grâce à sa lipophilie accrue, la psilocine est capable de traverser passivement la barrière hémato-encéphalique, où elle interagit avec des cibles centrales (à savoir les récepteurs 5-HT) et exerce des effets psychoactifs. La psilocine est ensuite métabolisée par la monoamine oxydase A (MAO-A) en métabolites relativement inertes.

« Les tryptamines psychédéliques exercent leurs effets hallucinogènes par agonisme au niveau du récepteur 5-HT2A, un récepteur 5-HT couplé à la protéine G. Il a été démontré que les interactions spécifiques des psychédéliques au sein de la poche de liaison de ce récepteur entraînent l’activation préférentielle de l’une des nombreuses cascades de signalisation intracellulaires de messagers secondaires, avec des effets comportementaux distincts après l’activation de chaque voie. Une signalisation biaisée via la voie β-arrestine ou la voie canonique Gαq a été démontrée dans des expériences utilisant de nombreux psychédéliques différents ayant une forte affinité pour le récepteur 5-HT2A. Cependant, on ne sait pas encore si l’activation d’une ou des deux voies de signalisation intervient dans les effets hallucinogènes ou antidépresseurs des psychédéliques.« 

Rakoczy, R. J., Runge, G. N., Sen, A. K., Sandoval, O., Wells, H. G., Nguyen, Q., … & McMurray, M. S. (2024). Pharmacological and behavioural effects of tryptamines present in psilocybin‐containing mushrooms. British Journal of Pharmacology, 181(19), 3627-3641.

Risque d'addiction de la psilocybine

Contrairement à de nombreux autres psychotropes, il n’a pas été prouvé que la psilocybine crée une dépendance ou qu’elle est physiologiquement toxique. Ses effets bénéfiques sont mêmes étudiés puisqu’ils semblent permettre de soigner l’addiction, à l’alcool notamment. En France, des résultats très récents montrent tout le potentiel de la psilocybine.

Quels risques liés à la psilocybine ?

La psilocybine peut induire des effets secondaires indésirables, bien qu’ils soient relativement bénins dans la plupart des cas. Les recherches indiquent donc :

  • des maux de tête
  • des nausées
  • l’anxiété
  • des vertiges
  • la paranoïa
  • les modifications de la pression artérielle et/ou de la fréquence cardiaque
  • les effets sur la perception visuelle
  • l’inconfort physique
  • les changements d’humeur

Des effets secondaires plus inquiétants peuvent apparaître, bien qu’ils soient plus rares. A savoir :

  • la possibilité de suicidalité
  • une paranoïa prolongée
  • des effets persistants sur la perception visuelle

La psilocybine, comme la plupart des psychédéliques à quelques exceptions près, présente un profil d’usage très sûr. Et lorsque des problèmes surviennent, c’est surtout sur le plan psychologique.